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COMPTE RENDU MISSION 2017

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Compte rendu du voyage au Togo du 04/02 au 18/02/2017 avec Ludivine, Aurélien, Sylvie, Michel, André et Isabelle

 

Cette année nous étions 6 représentants du groupe Alaric Togo pour ces 15 jours passés presque exclusivement au village de Missawomé. La chaleur n’était pas uniquement météorologique, l’accueil de la part de la population villageoise a été lui aussi très chaleureux et permanent avec des « bonne arrivée » jusqu’à notre départ et de nombreux petits cadeaux de remerciement.

Nous sommes repartis avec le sentiment d’avoir réussi cette mission et avec un bon espoir de voir ce village s’organiser et travailler avec l’énergie de quelques-uns pour le développement et l’amélioration du quotidien.

Ce voyage 2017 a été riche en activités, rencontres et discussions pour la mise en place des projets choisis ensemble.

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  1. Le CVD

 

Le CVD nouvellement nommé est composé de 9 membres jeunes et moins jeunes, mais uniquement masculins. Dommage, nous n’entendrons pas la voix des femmes, sur lesquelles repose  pourtant  l’essentiel des contraintes de la vie quotidienne.

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Le CVD a quatre domaines de compétence : l’éducation, la santé, l’eau, et l’environnement (?) et il est possible qu’il exprime pour l’avenir des besoins dans tous ces domaines.

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A notre arrivée, il avait déjà suivi une formation et, après quelques hésitations et concertation avec les Asafos et peut être Oncle Hans, a exprimé 2 besoins prioritaires :

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  1. Au niveau de l’éducation : réfection du toit de l’école primaire du groupe A qui est un centre d’examen. En cas d’absence de travaux, le village risquait de perdre cette compétence qui aurait été attribuée au village voisin, et plus ou moins rival, Kologan

  2. Au niveau de l’eau : réhabilitation du forage à la périphérie du village, hors service depuis 5 ans

  3. Une nouvelle demande au niveau de la santé a bien été faite, mais nous avons répondu que même en comprenant ce besoin essentiel, nous n’étions pas favorable à la construction d’un dispensaire, pour des raisons administratives ( carte sanitaire) et pour l’absence de personnel attribué par l’Etat dans le cas d’un dispensaire non agrée. Nous avons répété que de notre côté nous pourrions favoriser l’équipement du dispensaire de Kologan pour une meilleure qualité des soins. Mais cette solution ne convient pas à la population de Misawomé.

 

Nous restons malgré tout à l’écoute des demandes et des idées qui pourraient apparaitre dans ce domaine.

 

 

  1. Les travaux sur l’école primaire :

 

  • Les devis et contacts avec les entreprises de fournitures et de couverture avaient déjà été faits par Névaémé. Le travail a été facile et rapide. Michel et Névaémé se sont rendus à Lomé pour acheter les tôles alu, rencontrer l’artisan couvreur et prévoir le transport. Deux jours plus tard les tôles étaient livrées, et en trois jours le travail de remplacement de la toiture était terminé (24 heures après notre départ). Névaémé a programmé un déplacement 48 heures plus tard pour vérifier le travail effectué.

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  • Les mesures du bâtiment devait à l’origine être erronées car il restait un surplus de tôles, qu’il est prévu de conserver à Misawomé pour un usage ultérieur

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  • A noter : pendant ces travaux les élèves n’ont pas eu classe, les tables auraient pu être déplacées à l’extérieur, la cour étant très ombragée, mais le manque d’enseignants pour divers motifs a sans doute motivé ces « vacances improvisées »

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  • Le manque de tables-bancs dans certaines classes est évident où certains élèves se retrouvent à 4 ou 5 sur un bureau pour 2.

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  • Il a aussi été demandé que pour un prochain projet que l’EP groupe B soit pris aussi en compte pour diverses collectes ou projets

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  1. L’accès à l’eau :

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  • Après la visite de Afrique 70 et leur étude de la situation au niveau de Misawomé, il a été établi qu’une des solutions pourrait être la réhabilitation du forage à la périphérie du village à l’abandon depuis 5 ans

Nous sommes bien sûr favorables à ce projet, mais au préalable il nous emble prépondérant que le comité de gestion-eau suive une formation pour éviter les problèmes de gestion existant sur tous les autres forages du village : forage « confisqué » par un privé qui de façon innocente vient nous demander de l’aider à payer le remplacement de son générateur en panne !, forage route de Kologan, dont les recettes ont disparues de la banque on ne sait comment, forage de l’école primaire : là pas de problème de gestion car ne fonctionne pas (pas assez profond)

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Dans cette optique de formation nous rendons visite à l’ONG RADI à Kpalimé. ONG locale très sérieuse, proposant une étude très poussée du milieu et assurant sans doute une formation de très bonne qualité mais avec des tarifs excessifs pour nos moyens.

Nous rencontrons le lendemain le responsable de l’hydraulique au niveau de la Préfecture d’Agou, donc connaissant très bien la région. Le technicien référent est là aussi. Il est décidé que la réparation du forage peut commencer le lendemain et la formation de 2 comités de gestion eau ( nouveau forage et forage Kologan) et de 2 membres du CVD se déroulera en début de semaine suivante .

 

  • La réparation s’avèrera assez simple : la crépine et des éléments de la pompe, tous les joints et un tube avec la tringle sont remplacés et remontés 2 jours plus tard . Un tube de 3 mètres est supprimé pour que le pompage soit moins difficile et une dose de javel (en remplacement du chlore ) est ajoutée. L’eau pourra être consommée 3 jours plus tard.

Ce sera le vendredi matin, jour de notre départ. Et nous avons l’honneur et l’immense joie de pomper les premières bassines. La joie est partagée bien sûr par les habitants du quartier, le CVD, les Asafos et le nouveau comité eau. Les abords du forage ont été nettoyés activement par les femmes.

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Deux petits bémols :

  • l’eau pompée est jaunâtre et le dépôt sableux est bien présent au fond du seau ( premier jour peut être normal)

  • à quelques mètres du forage, il existe une mini- carrière où les habitants viennent s’approvisionner pour fabriquer des briques. Ce trou peut endommager le forage, il faudra le combler

 

-Au niveau de la formation pour les comités-eau ( 3 hommes et deux femmes pour chacun), elle est de qualité. Chacun est consciencieux. Nous y assistons en partie.

Elle comprend des rappels historiques de l’hydraulique au Togo, décrit le rôle des membres du comité : président, trésorière, secrétaire, agent hygiène et agent entretien , enseigne la tenue des différents registres et documents, indique comment conduire une réunion .Les participants montreront lors de la réunion d’information avec la population que ces enseignements ont été compris et sont appliqués.

 

Là aussi quelques interrogations pour l’avenir :

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  • certaines fonctions peuvent être difficiles à assumer au démarrage (ex= trésorière ou secrétaire), mais le formateur assure un suivi sur 1 an pour la mise en route

  • le travail est bénévole. Le bénévolat dans toutes les sociétés a ses limites

  • il faudra résister à la pression financière habituelle de la part des notables, car le paiement de l’eau à la pompe engendre des recettes, qui ne doivent servir qu’à l’entretien et à la réparation des pièces

  • un compte bancaire pour chaque forage doit être ouvert ( ou ré-ouvert ) avec une provision de 150 000 CFA ( 225€) pour couvrir immédiatement les frais de réparations et d’entretien. Pourront-ils assurer rapidement cette provision ? A notre départ, les responsables devaient se rendre à la banque pour ouvrir ce compte et consulter celui déjà existant.

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Mais dans l’immédiat, ce projet a été bien mené et bien accepté, et la satisfaction d’avoir un forage supplémentaire et proche du village en pleine saison sèche devrait motiver tous les acteurs et bénéficiaires de cette réalisation.

 

  1. Distribution et recyclage des cubisafes

 

Nous avons retrouvé un cubisafe recyclé chez Oncle Hans encore en fonctionnement. Les autres avait atteint leur seuil de saturation.

L’association Envie d’Eau, reliée aux Lion’s Club de Toulouse Colomiers nous avait donné cette année 12 cubisafes. Nous avons comme par le passé utilisé un exemplaire pour notre séjour à Misawomé

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Comme les autres années, nous avons constaté sur tous les exemplaires une fuite au niveau du joint .

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La demande étant forte, en fin de séjour, Névaémé a établi une liste de bénéficiaires. Six à huit ont été attribués à des personnes impliquées bénévolement dans le CVD et les comités de gestion-eau, quelques chefs de quartiers et Oncle Hans ont reçu les autres exemplaires. Nous avons donné aussi un cubisafe au dispensaire de Kologan, celui laissé il y a 2 ans n’étantplus en fonction

André a animé pour quelques volontaires un atelier de recyclage des cubi sur des bidons plus solides et de grande contenance. Les outils déjà utilisés par le passé étaient déjà sur place. Nous avons juste acheté un nouveau tube de colle. Déjà 7 bidons étaient recyclés dans la matinée et prêts pour la consommation et deux personnes savent adapter le filtre sur un bidon.

 

 

 

 

 

  1. La santé :

 

Jusqu’à ce jour, aucun projet durable n’a pu être mis en place. Nous essayons cependant pendant notre séjour d’apporter un peu de soulagement.

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  • Ludivine et Aurélien, n’ont pas ménagé leurs efforts et ont réalisé beaucoup de soins infirmiers avec beaucoup d’enthousiasme, de disponibilité et de professionnalisme

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  • Comme chaque année, nous avions apporté du matériel de soins et quelques médicaments, en petite quantité, car il est toujours difficile de les laisser sur place sans connaître leur utilisation réelle

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  • Le matériel restant a été donné au dispensaire de Kologan, ainsi qu’un tensiomètre, un otoscope, un sonicaid sans oublier cette fois-ci une lampe frontale pour l’accoucheuse pour les naissances nocturnes

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  • Nous avons cette année eu un don d’une trentaine de lecteur de glycémie avec bandelettes. Nous les avons laissé pour la plupart au centre de référence en diabétologie à Lomé, plus un pour le dispensaire de Kologan et deux pour celui plus fréquenté de Messiobé

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  • A noter : le dispensaire public de Kologan est toujours assez peu fréquenté, aussi mal équipé que les autres années, toujours sans eau et sans électricité. L’accoucheuse et l’infirmier major assurent la continuité des soins.

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Celui de Messiobé, privé, est lui mieux pourvu en moyen humain (6 professionnels) avec un point d’eau, l’électricité par panneau solaire, un petit laboratoire et du matériel en plus grande quantité. Selon le major, les consultations y sont gratuites mais les médicaments vendus 2 à 3 fois plus cher qu’en pharmacie ! Nous avons préféré favoriser pour les dons, le dispensaire public de Kologan où la population de Missawomé se rend plus fréquemment.

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  • Comme en 2015, nous avions dans nos bagages une trentaine de paires de lunettes de lecture qui ont connu comme par le passé un (trop) grand succès. Tous n’y ont pas eu accès. Nous avons relevé le nom des bénéficiaires pour cette année et essaierons pour le futur de renouveler ces dons de façon plus large.

 

 

  1. Les collectes pour les écoles :

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  • Cette année avec l’avis de Névaémé, il avait été décidé de collecter des trousses équipées de stylos, crayon, gomme et règle. Michel avait construit son projet de solidarité pour le programme des cinquièmes sur ce thème et le tiers restant a été collecté par les membres Alaric Togo. 100 trousses ont été distribuées au CM 1 et CM2 du groupe A et aux 5 meilleurs élèves du groupe B. Le reste du matériel (stylos, cahiers) a été distribué aux élèves des autres classes.

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       Un ballon de foot ( acheté sur place), des freesbees et une coupe ont été offerts pour chaque école primaire ( groupe A et B)

 

  • Des manuels d’histoire- géo et de physique récupérés au collège de Capendu suite au changement de programme, ont été offerts au collège de Kolo. Les programmes français et togolais dans ces matières étant assez proches.

 

 

 

  1. Le jardin d’enfant :

 

Nous avons rencontré cette année une « jardinière » très dynamique et motivée pour ses élèves de 3 à 5 ans, mais comme tous les enseignants sans moyens pédagogiques pour travailler.

 

Le centre de loisir (installé chez Oncle Hans) n’étant plus vraiment fréquenté par manque de jeunes responsables pour s’en occuper, les jeux, complétés par quelques-uns apportés cette année et des crayons de couleur, ont été donné au jardin d’enfant pour le plus grand plaisir des enfants et de leur jardinière. Sylvie a complété ce don avec quelques nattes pour que les enfants puissent s’installer sur le sol.

 

En remerciement, les enfants nous ont offert de nombreux chants ainsi qu’une timide ou plus franche poignée de main.

 

  1. Atelier contraception et prévention des infections sexuellement transmissibles auprès d’un groupe de jeunes collégiens et lycéens.

Nous avions dans nos bagages un jeu élaboré sur les thèmes précédents pour les jeunes ados français et après avoir pris les infos auprès de professionnels à Lomé et au dispensaire local, nous avons pu animer une séance auprès d’un groupe de garçons et de filles de 12 à 24 ans.

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L’intérêt était certain mais nous avons pu remarquer qu’il y avait très peu de connaissance sur la contraception (en dehors des préservatifs) dans cette population où les grossesses précoces sont fréquentes et source de risque pour les plus jeunes et aussi d’abandon de scolarité chez les filles.

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La contraception est payante au Togo (en dehors des préservatifs qui seraient gratuits selon les professionnels mais payants selon les ados), mais l’offre est très réduite en milieu rural et se limite souvent à des injections trimestrielles avecde nombreux effets secondaires.Cette méthode a d’ailleurs complètement disparue en France.

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Un bon dispositif est commercialisé sur place (acheté à Lomé 500 CFA = 75 cts d €), le collier du cycle, qui permet de calculer ses périodes à risque selon ses règle , mais il est inconnu même des professionnels dans le secteur de brousse de Misawomé .

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Au village , une demande de séance de planning familial est apparue, mais lors de l’organisation de la séance, personne n’est venu . Sans doute un problème de compréhension ou un horaire mal choisi.

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Mais s’il y a une demande sérieuse, il est facile pour le futur d’y répondre par de l’information et même de favoriser une meilleure organisation avec le dispensaire

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Une petite quantité de préservatifs a été distribuée à quelques ados et le reste a été laissé au dispensaire pour une distribution gratuite.

 

  1. Pêche à la ligne

 

Comme en 2015, André avait amené quelques lignes et petit matériel. Quelques personnes avaient déjà pris l’habitude de pêcher avec cette technique. C’est avec joie qu’ils ont accueilli ce nouveau matériel.

 

  1. L’inauguration du Lycée de Kolo :

 

Notre séjour a été l’occasion d’inaugurer ce lycée en présence de Mme Le Préfet, du député, de l’inspecteur d’académie, d’un représentant du ministère de l’éducation nationale et des chefs coutumiers des village environnants. Les élèves, parents d’élèves et chorales étaient aussi présents pour cette fête.

 

Petit malentendu : le proviseur du lycée s’est improvisé représentant de l’association Alaric-Togo à la place de Névaémé. Quelques jours plus tard, lors d’une visite au lycée, nous avons pu rectifier l’erreur auprès de Mme le Préfet en lui précisant notre travail sur Misawomé.

 

Il est dommage que nous n’ayons pas pu obtenir de rendez-vous auprès de cette dame nouvellement nommée donc très occupée, pour exposer plus en détail nos actions et notre volonté d’agir sur Misawomé, car lors des discours nous avons eu des appels pour des projets futurs en faveur du site scolaire de Kolo. Dans l’immédiat, Alaric Togo France et Alaric Togo Togo ont décidé de se concentrer sur le village.

 

Mais une mission à Misawomé n’est pas faite que de travail. Malgré une chaleur plus lourde que les autres années, et une petite tourista pour chacun d’entre nous, la vie est tranquille et douce pour nous au village. Nadou prend soin de nous avec sa cuisine bonne et variée : des plats traditionnnels mais aussi du riz au menu pour les intestins malmenés. Nous avons aussi fait le plein de vitamines avec les ananas, mangues, bananes, avocats succulents. Le bar du coin a de temps en temps quelques boissons au frais que les arachides accompagnent très volontiers.

 

Oncle Hans nous accueille dans la cour de sa concession pour les repas, et le lieu sert aussi de quartier général pour les réunions et de bureau pour Névaémé.

 

Dans « notre » concession nous retrouvons avec plaisirs nos gentils voisins Lilyavi, son mari Atchou, le discret Roméo et l’espiègle Alain. Nous commençons à bien nous connaître d’autant plus que cette année, nous avons été quelques-uns à dormir dehors pour profiter de la fraicheur toute relative de la nuit en plein air et nous pouvons voir chacun se mettre en mouvement pour la journée.

Même les moustiques ont été cléments avec nous ! Saison sèche oblige !

 

Quelques petites choses quand même qui pour nous étaient des désagréments mais pour les habitants des vrais problèmes : les toilettes pleines (comment vont ils gérer le problème ?) et le manque d’eau dans les citernes. Pour nous le problème a été vite réglé : les femmes et les enfants sont arrivés en nombre nous porter l’eau dont nous avions besoin. Notre idée était de l’acheter mais les villageois nous l’ont offerte bien volontiers.

 

La réouverture du forage du village devient donc très bénéfique pendant cette saison où les réserves d’eau de pluie sont à sec.

 

 

La page 2017 est donc ouverte de belle manière. Souhaitons que ces réalisations soient bien suivies et bien  gérées avec l’adhésion de tout le village et que nous puissions à l’avenir travailler à nouveau ensemble dans le même esprit d’amitié, de confiance et de fraternité.

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TOUTES LES PHOTOS DE CETTE MISSION DANS L'ONGLET GALERIE

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